Arghhhh, mauvais tour de la technologie, j'avais tapé un long
article... et tout s'est effacé !!! Je reprends donc mon clavier pour tout
recommencer !
Hier, donc, nous sommes partis sur les
traces d'une des plus grandes légendes de l'Histoire, une légende dont la
diffusion a eu des conséquences planétaires : la légende de l'El Dorado !
Akela, si vous nous lisez, vous pourrez donc dire aux loups que Paul a retrouvé
le véritable Eldorado, n'en déplaise à Indiana Jones ! (pour ceux qui ne le
savent pas, la quête de l'Eldorado était le thème du camp de louveteaux de Paul
l'été dernier).
Pour découvrir l'Eldorado, il faut se
lever tôt ! Jairo vient nous prendre à 8h, pour nous rendre à Guatavita, à deux
heures de route au Nord de Bogota. Encore une fois, ce ne sont pas tant les
kilomètres que les routes de montagne et les bouchons pour sortir de la
capitale qui expliquent ce temps.
Après pas mal de patience, nous voilà
arrivés au départ de la randonnée. L'accès est payant, pour réguler le nombre
de visiteurs présents sur le site en même temps. Il faut dire que le
gouvernement colombien a été obligé d'en fermer l'accès pendant 4 ans, entre
2000 et 2004, tellement les touristes l'avaient dégradé !
Nous rejoignons donc notre guide et c'est
parti pour une heure et demi de balade... et de plongée dans l'histoire de la
Colombie d'avant les conquistadors ! Il
faut passer d’environ 2900
mètres à un peu plus de 3000 mètres , soit la
moitié de la Tour Eiffel comme je l’explique à Paul pour qu’il visualise l’ascension.
Domitille sur le ventre de maman, Isaure sur le dos de papa, nous nous
attaquons donc à la montée.
Le paysage est magnifique, mais on a du mal à croire qu’on est à
une telle altitude : à 3000
mètres , chez nous, il ne pousse plus rien à part de l’herbe.
Ici, on est encore en pleine forêt. Et quand, à travers une trouée, on aperçoit
le paysage, on se croirait presque dans le Mâconnais, avec ses vaches, ses
arbres et ses haies et sa « Roche de Solutré » !
Enfin, nous atteignons le sommet, et nous découvrons la fameuse
lagune, au fond de laquelle reposent les trésors tant convoités par les
espagnols, puis les anglais ! Sa forme presque parfaitement ronde est
étrange… On a longtemps, semble-t-il, hésité sur l’explication à donner à cette
formation géologique extraordinaire : un lac, parfaitement, situé à 3000 mètres d’altitude,
en haut d’une montagne, et alimenté de façon visible par aucun cour d’eau…
Trois hypothèses ont été longtemps en concurrence : l’hypothèse
volcanique, écartée faute de trouver les roches correspondantes, l’hypothèse d’une
météorite, à laquelle certains croient toujours, mais que la plupart des
scientifiques ont rejeté, en l’absence des résidus ferreux caractéristiques des
astéroïdes, et enfin l’hypothèse saline, qui est aujourd’hui la plus
communément admise, en raison notamment de l’existence de nombreuses mines de
sel dans la région (dont la fameuse « Catedral de Sal »).
C’est donc ici que le cacique (le chef) des indiens muiscas
rendait hommage aux dieux, à l’occasion de grandes cérémonies. Enduit d’un
mélange d’huile et de poudre d’or, il montait dans une barque de cérémonie pour
rejoindre le centre de la lagune et procéder à des offrandes d’objet en or,
avant de se jeter lui-même à l’eau pour « féconder » le lac. La mise
en scène, au lever du soleil, devait être spectaculaire !
Naturellement, l’existence de cette cérémonie arriva aux oreilles des espagnols, qui l’enjolivèrent
beaucoup, et qui n’eurent de cesse que de mettre la main sur les merveilles
englouties dans les eaux de la lagune : imaginez, des millénaires d’offrande
d’or, plusieurs fois par an !
Et ils n’y sont pas allés de main morte, les espagnols :
ayant constaté que la profondeur du lac (70 mètres à l’époque) les
empêchait de repêcher ces trésors, ils décidèrent… de vider la lagune ! Et
pour cela, ils s’employèrent à percer un passage dans la montagne pour
permettre à l’eau de s’écouler. Ils parvinrent ainsi à faire baisser le niveau
de l’eau de 30 mètres
et à faire main basse sur quelques objets… mais pas sur l’essentiel, car les
cérémonies avaient lieu au milieu du lac, là où il est le plus profond.
Ce sont finalement les anglais, au tout début du XXème siècle qui
réussirent à vider entièrement la lagune, en perçant un tunnel. Mais retrouver
les objets s’avéra plus difficile que prévu, ceux-ci étant pris dans les
sédimentations du fond du lac. Ils payèrent des paysans du coin pour explorer
le fond sur quelques mètres de profondeur, mais la lagune a probablement gardé
l’essentiel de ses secrets !
Mais nous, nous en avons bien profité et nous nous en sommes mis
plein les yeux !
CC les amis,
RépondreSupprimerMerci de nous faire partager ce beau voyage.......C'est super toutes vos excursions et ça va mettre l'eau à la bouche à plus d'un!!!!
Content de voir que tout va bien, les enfants sont "à croquer" et nous avons hâtes de faire la connaissance de la 2ème petite princesse!!!
Bon retour et à trés vite!!
Besos.
Malo et Hubert
La prochaine fois faudra y aller avec une combinaison de plongée! Qui sait....mais il n'avait pas l'air de faire bien chaud car même Paul a mis son pull et Isaure son ciré (vive la Bretagne!)
RépondreSupprimerC'est pas croyable de vider un lac pour retrouver d'éventuels trésors... et comment ont-ils fait pour le remettre en eau? Car même si le tunnel a dû être bouché, comme tu dis qu'il n'y a pas de rivière pour le remplir...? La pluie a suffit? En tous cas merci pour cette balade étonnante et instructive.
Plus que trois dodos!!!
Bisous
Grand'Mère "Amè".
@Malo : merci pour ton petit mot ! Au fait, j'ai ta commande spéciale, j'esp^ère que ça te plaira !
RépondreSupprimer@Maman : les anglais qui ont percé le tunnel ont sous-estimé le poids de la montagne au dessus et au bout de quelques années, le tunnel s'est affaissé et effondré sur lui-même. Et la lagune s'est remplie à nouveau comme elle l'a toujours fait : par capillarité avec la nappe phréatique souterraine qui lui amène l'eau du "paramo", c'est à dire des prairies d'altitude (+ de 4000m).